Aujourd'hui est un jour particulier. Le Rock and Roll a ses icônes, sa mythologie, son Hall of Fame, il a maintenant son prix Nobel.
Je m'apprêtais à commencer ce blog par un cri d'amour à certaines bassistes, héroïnes de mon adolescence grunge... avec toutes mes excuses je leur demanderai de patienter encore un peu.
Je m'apprêtais à commencer ce blog par un cri d'amour à certaines bassistes, héroïnes de mon adolescence grunge... avec toutes mes excuses je leur demanderai de patienter encore un peu.
Aux côtés de Faulkner, Sinclair Lewis, Hemingway et Steinbeck il faut désormais compter Dylan et c'est dans l'ordre des choses. Tous de grands auteurs engagés et peu importe le nombre de feuillets. Like a Rolling Stone en dit autant en quatre couplets que les Raisins de la Colère, Babbitt ou le Bruit et la Fureur. Les chansons d'amour qu'il a dédiées à Joan Baez n'ont rien à envier aux poèmes d'Eluard pour Gala et je serais prêt à parier que Suze Rotolo, pour qui il a écrit Don't think twice, lettre de rupture ultime, a été tentée de l'encadrer.
Whitman chantait le corps électrique, Dylan, lui, a inventé le folk électrique et la poésie rock, le lien entre Ginsberg, Kerouac et Jim Morrison, Lou Reed...
Pour moi, Dylan, ce n'est ni le Royal Albert Hall en 1964, ni Newport en 65, les grandes dates des encyclopédies.
C'était en 92.
Première chaine hi-fi, premier cd « Bringin' it all back home » et première cassette copiée.
Je me souviens de ma concentration pour recopier correctement sur la jaquette un titre aussi étrange et alambiqué que Subterranean homesick blues, sans succès...
Bringin' it all back home est pour moi un point de repère, une pierre angulaire, mon B-A BA en lettres majuscules, les premiers mots de mon vocabulaire rock et à la fois mon dépucelage poétique. Sans entraver alors grand chose à l'anglais j'étais parvenu à décrypter l'essentiel du refrain « Hey Mr Tambourine Man, play a song for me, I'm not sleepy and there is no place I'm going to... » fasciné par l'alliance de la musique et de l'évasion, l'art de la fugue! Et la suite, ce mystérieux « jingle-jangle morning » où on pouvait le suivre... Je n'y comprenais rien, et je ne comprends pas vraiment mieux maintenant, mais déjà j'étais saisi par la magie, le merveilleux mystère de ces mots. Une illumination pour moi, ma bohème, quelques années avant de lire Rimbaud.
« Bringin' it all back home » n'occupait qu'une face de la cassette, sur la face B j'ai copié une sélection de « Use your illusion » des Guns 'n' roses, oui 1992...
Prochain billet, c'est promis, 1994 et les bassistes à jupes et rangers.
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