dimanche 6 novembre 2016

Frida Kahlo à la Fête des morts et autres shamans rock n' roll

Marie Meïer, artiste gothique flamboyante.



Donde hay amor hay vida, La Catrina Frida


Halloween, la Toussaint, la Santa Muerte sont passées… C’est vrai, mais on a un peu trop tendance à oublier qu’il existe une partie de la population pour qui Halloween est une fête de tous les jours : j’ai nommé, les gothiques.

Comme tout le monde le sait, les gothiques s’habillent en noir, craignent la lumière, dorment dans des cercueils capitonnés (on tient à son petit confort) et ont des chauves-souris pour animaux de compagnie. Certain/e/s font de la musique, d’autres jouent aux vamps… Marie Meïer, elle, peint, dessine, grave, fabrique des objets, des bijoux…

La Santissima muerte


On la compare parfois à Frida Kahlo et ce n'est pas faux, si ce n'est qu'elle ne peint pas d'autoportraits. Frida est un de ses principaux modèles mais elle s’inspire en général de l’art mexicain et de ces artistes aux toiles foisonnantes de figures, détails, symboles. Végétation luxuriante, bestiaire allégorique, sacrés-cœurs et bien sûr folklore de la Santa Muerte, ses calaveras et têtes de mort en tous genres.  Marie Meier est une gothique qui ne craint pas d’utiliser la couleur, beaucoup de couleurs, ni de mélanger les styles.

Son univers va du burlesque au cinéma de Tim Burton en passant par le tatouage, les contes et légendes… Son travail est bourré de références mais sa grande force et son originalité viennent, pour moi, de la fusion du rock et de l’ésotérisme.  Fusion, au sens alchimique du terme, accomplie en particulier dans ses différentes séries de tarot. Car Marie Meïer est aussi tireuse de cartes, diseuses de bonne aventure (c’est elle qui le dit) et grande invocatrice, prêtresse (c’est moi qui le dis) des mystères du rock. Ses toiles, ses illustrations et ses bois sombres,  quand ce ne sont pas les lames d’un tarot, sont autant d’ex-votos, offrandes et actions de grâce.

Jim Morrison, le shaman

Dans son panthéon figurent en bonne place Janis, Jimi, Jim, Kurt et Amy, le Club des 27,  mais les artistes ou figures historiques qu’elle choisit pour illustrer son  tarot des Amazones   ou son Tarock ne sont pas « juste » des icônes de la musique ou de l’art en général. Ce sont des idoles, dans le premier sens du terme, des quasi-divinités, les figures mythologiques d’un culte païen, capables d’incarner les arcanes et de révéler les destinées.

La Main de la Destinée, Tarot des Amazones (tirage limité)


Voici ce qu’elle écrit sur son blog

« Quelqu'un qu'on a écouté, vu sur scéne, ou au cinéma ( j'avais frémis quand Harrison Ford avait failli se crasher ), quelqu'un qui nous a accompagné parfois pendant de longues années, qui parfois de manière indirecte nous a sauvé la vie ou au moins l'a rendu moins pesante, le temps d'une chanson, d'un album, d'un concert, d'une piéce, d'un livre, c'est une personne qui a presque des pouvoirs magiques. Ce sont presque des shamans, des medecine (wo)men. »
C'est ce qu'elle est, elle aussi.

(Marie Meïer vend ses travaux et ceux de Liliome avec qui elle forme le Duo Désordre sur son shop en ligne.)


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